I.G Liner Notes

 

IG-Fleur-sansrien1. Fishing Day :

« Est-ce que tu pourrais écrire un texte méditatif sur ‘respirer, prendre le temps…’ ? » Cette demande est formulée par Sergio (Aeon Experiment).

J’ai donc écrit sur une partie piano-solo de Félix (rien à voir avec les accords actuels) en écoutant la « Pêche à la ligne » de Renaud, en insistant sur le côté dominical, tranquille…puis ma plume est allée ailleurs.

C’est un morceau que nous avons peu joué en live tel quel avec Aeon (une rythmique afro, un tempo que je sentais trop rapide pour le débit de mon texte), et nous ne l’avons jamais enregistré.

Dans le même temps, je me remettais à la guitare, et suis tombé sur « Song to the siren » de Tim Buckley (le père de Jeff), morceau folk lent et chaloupé que j’entendais bien avec mon texte.

C’est en préparant un spectacle avec des scolaires à Montpellier que j’ai eu l’idée de faire chanter le refrain par un choeur d’enfants, puis essayer de développer d’autres parties chorales.

Rémi (pêcheur à la ligne ses heures) a fait sa partie guitare en une prise à la Buissonne, j’ai rajouté du Theremin (que j’entendais depuis le début) en écho aux prises d’harmonica de Louis-Noël.

Enfin, les fans de Jeff Buckley savent qu’il est parti se baigner et n’est jamais revenu…encore un sale coup (du chant) des sirènes ?

 

2. Histoire de Thé :

J’ai déjà expliqué le point de départ de ce texte en interview : faire reprendre vie à Matthew, petit-frère de Stan du morceau d’Eminem. Mi hommage déguisé / mi revanche, mon texte est truffé de clins d’oeil au morceau original qui lui-même reprend « Thank you » de Dido (mise en abîme multiple :-).

Côté musical, j’ai gardé la grille du morceau « de base » agrémenté d’une modulation (dans un sens ou dans l’autre).

C’est le morceau qui a le plus changé de forme entre « les prises studio » et le morceau final (qui est quasiment un remix). Vous avez tous remarqué qu’il n’y avait pas de batterie, mais les plus fins de la feuille ont peut-être perçu le « sub-kick » qui traine sa présence subliminale au fil du morceau.

 

3. Radieuse activité :

Avant denier morceau écrit pour le disque et dont la dernière phrase donne le titre à l’album.

Il y a sûrement quelques ponts avec « Space Oddity » de Bowie (que j’ai aussi bossé pour un spectacle avec des 6è, mais il n’y a, je crois, aucun emprunt musical évident).

La musique est sortie dans un premier temps (avec cette série d’accords ouverts un peu spaciaux), le texte est arrivé ensuite. J’avais le thème (joué au cor) en tête mais quels sketchs en studio (5 autour d’une table, à l’heure du repas) pour retranscrire (avec le swing ?…) ma partie pour la faire jouer à une musicienne classique !

C’est là où je me sens parfois alien aux pays de la musique écrite, et pouffe intérieurement face à des répliques surréalistes : « mais non, là c’est un demi-soupir et une double-croche !!!?!! »

 

4. Ta Peau comme un poème :

Le point de départ est « Mad about you » de Sting.

Si vous écoutez bien le début du refrain que je chantonne, ça pourrait sonner comme une traduction, et puis pour le reste…mmmh…à voir.

Quelques couleurs latines et ensoleillées (merci Corentin !), un passage « à la Dre » (merci P.F !), et on me dit même qu’il y a un peu de Brassens dans ce morceau…ah bon ?

Musicalement c’est le morceau « grosse marmite » alors…ou soupe de poissons ! (si on reste près de la grande bleue)

 

5. Pop :

Pas d’accords pompés ou de samples cachés sur ce morceau-là…ouf !

Le seul clin d’oeil musical est à mon père qui m’a appris le « Travis picking » à la guitare (que je joue tout le long du morceau).

Une mini-référence à Gainsbourg (« affirmatif! »), et une autre au grand Stevie.

J’ai écrit ce morceau assez rapidement sur mon canapé pour l’anniversaire de mon père, et la fin (sifflée sur le disque) était « happy birthday to ya, happy birthday ! » (en référence à la version de Stevie pour Martin Luther King).

Et oui, c’est important de reconnaître ses pères !

 

6. Mémoire Vive :

Le texte catharsis par excellence, le morceau qu’on ne calcule pas, qui sort « par besoin ».

Une visite à la maison de retraite de ma grand-mère où je la sens perdre pied…perdre tête. Tout est vrai : la messe, le bouton rouge, les habitants du pavillon « spéci’Alz » qui èrent -littéralement- dans le salon…les habits sur son lit, les peluches de sa voisine de chambre…et la lumière si particulière ce jour de novembre 2016.

Et Mamie s’en est allée pour de bon…9 mois plus tard.

 

7. Le Couac 40 :

J’écoute France Inter avec plaisir.

Mais j’ai beaucoup de mal avec la litanie boursière à base de « brand-name dropping », et de métaphores bidons. Je ne comprends pas cette tradition…à part si c’est pour faire de la pub aux grands groupes (eh oh les gars, vous êtes sur le service public…c’est quoi votre délire ?).

J’enregistre 4 chroniques à la radio, saisis le format (1mn chrono, mode sprint), les constantes et variantes, le ton et les inflections de voix (facile), et décide d’écrire un texte (en mode « à la manière de »).

Pierre-François propose une « walking bass » très speed, et Aurélien ajoute sa patte swing et claquante.

Max savait qu’il voulait jouer du baryton sur ce morceau, mais il ne savait pas qu’en m’envoyant ses pistes, j’en mettrai certaines à l’envers….!?!?!

Résultat : une impression de grand n’importe quoi…

…un peu comme la spéculation à tout va, non ?

 

8. T’es passée où ?

Je sais depuis des années que je veux écrire un blues.

C’est une musique qui me parle dans son balancement, son côté direct et son apparente simplicité.

J’écris d’abord, en anglais, une histoire d’amour ratée.

Le texte un peu basique ne me va pas…je le mets de côté…jusqu’au jour où je décide de parler de la gauche (qui sera donc « personnifiée »).

Le couplet anglais est « survivant » du morceau original, le dernier couplet est rajouté à la suite de l’élection d’un président qui en toute simplicité met en scène son arrivée au pouvoir devant une pyramide (cynisme absolu, filiation Miterandienne ?).

Beaucoup retiennent Jupiter, perso j’ai tout de suite vu Toutankharton !

…et le dernier bourreau d’une gauche mourante.

R.I.P

 

9. Si tes rêves

Pendant ma période « je bosse la guitare tous les jours » (grosso modo 2015-2018), certains morceaux me marquent particulièrement.

C’est le cas de « Shape of my heart » (et sa position de Mi que mes doigts n’auraient jamais pu imaginer). Des jours à bosser le bon écartement et les enchainements.

Parallèlement à ça, je vis avec des classiques « hip-hop » qui ne me quittent pas, dont le morceau de 88 keys qui sample « The scott steinway trio ».

Je compose donc un morceau assez touffu en terme de parties (pour mon petit niveau guitaristique) et tente de tendre une voile entre ces deux influences-piliers.

Cela donne un morceau qui restera instrumental jusqu’au jour où j’apprends que So June est partante pour chanter en français. Je réécris donc « Si tes rêves » en le repensant comme/pour un duo.

Les harmonies de voix sont de son cru, big up So !

 

10. Fleurs

Le dernier morceau écrit pour le disque.

La vraie performance est celle des musiciens (P.F, Aurélien et Corentin) qui répondent tous favorablement à ma demande « un dernier morceau pour la route? » et arrivent à trouver des parties terribles -chacun de leur côté- à peine quelques jours avant la session studio.

Merci aussi à Fleur d’avoir accepté le jeu des échanges par mail, je suis ravi et fier qu’on ait enfin un morceau commun ! :-)

 

article posté le 24 sept. 2018.

pochette du cd aux anges
Maint’nant t’es grande // Aux Anges
  1. Maint’nant t’es grande // Aux Anges
  2. Cruciverbiste // Aux Anges
  3. Interview boîte à culture // Aux Anges